vendredi 12 février 2010

F. La vigne dans la culture bouddhiste


Le lien est clair entre le vin et les religions du Moyen-Orient et de la Méditerranée qui se sont transmises mutuellement les symboles et les mythes qui lui sont attachés selon un itinéraire nord-ouest. Le bouddhisme, né dans le nord de l’Inde, a plutôt lié sa pratique à la consommation de thé. Le Bouddha avait interdit l’alcool à ses disciples, mais celui-ci est resté autorisé aux fidèles les jours de fête ou en cas de maladie. Cependant, le vin n’est pas totalement étranger à la propagation du bouddhisme. On le comprend lorsqu’on analyse l’un des itinéraires de diffusion de la religion nouvelle venue se superposer, sans les effacer, aux religions anciennes. Elle a d’abord gagné le Pakistan et le nord de l’Afghanistan (IIe siècle ap.J-C), avant de se répandre en Asie centrale, en Chine, le long de la route de la soie, puis en Corée et au Japon où elle arrive au VIe siècle. Ce faisant, elle a rencontré la vigne qui est entrée discrètement dans son cortège. Celle-ci accompagnait aussi le christianisme qui tentait au même moment (sans grand succès) de pénétrer dans l’univers chinois. Le vin arrive en Chine en provenance d’Iran. Il est offert aux empereurs par les nations de l’Ouest. C’est au VIIe siècle que sont introduites la viticulture et la technique de vinification, venant du Turkestan (Xinjiang actuel) où elles sont en usage depuis le Ve siècle. Au début du VIIIe siècle, des missionnaires japonais se rendent en Chine d’où ils rapportent de nombreuses techniques, mais aussi l’écriture et le bouddhisme. Pour cause de méfiance bouddhiste, la vigne est cultivée au Japon pour ses raisins et non pour le vin que l’on pourrait en tirer. Il faut, semble-t-il, attendre la révolution Meiji (1868) pour qu’une nouvelle génération de missionnaires se rende en France, apprenne à faire le vin (en Champagne, en particulier) et introduise cette technique au Japon. Jusqu’à maintenant, la vigne est conduite en pergolas, selon l’antique technique originaire du Caucase, et que l’on retrouve dans les vignobles les plus traditionnels d’Italie, d’Espagne, du Portugal, mais aussi de Syrie, du Yémen et des oasis d’Asie centrale.

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